• jardin

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       N'aidant personne à retrouver la source, la Culture est d'autant plus condamnable qu'elle peut être remplacée par une contamination des principes de la sagesse par une transmission << directe >> du non-agir. L'occident peut rire de l'idée de contaminer,en parlant de soi la famille, la province, l'état, si on possède le principe.

        Mais pour la mentalité chinoise c'est différent. L'individu ne tient pas la même place. Le rêve de Lao-Tseu est ridicule, sauf en chine précisément, et il est normal qu'un sage souhaite que tout le monde découvre la sagesse. Cela sauverait définitivement l'humanité si l'exemple des sages permettait d'abolir aussi bien les superstitions de la religion populaire que les mots d'ordre totalitaires qui enveloppent des sociétés entières dans une illusion historique.

        On peut donc en finir avec les mauvaises interprétations du chapitre 65, et comprendre que la Culture est définitivement un obstacle à la manifestation de la voie. Il n'est certes pas sûr que l'esprit naturel puisse facilement se retrouver et se développer chez les êtres qui demeurent sans instruction, et la portion de ceux qui le chercheront dans de telles conditions demeure indéfinissable. Mais il est certain en revanche que le développement structuré des valeurs urbaines, savoir, compétition sociale, rivalités politiques, art mondain, emprisonnent l'esprit, et le contraint à se construire selon les hiérarchies définies par le code social.

        Les tissages des liens entre individus obéit alors à des lois artificielles pires que des sentiments naturels, amitiés et solidarités simples, convivialité instinctive.

        Si on juge ce raisonnement factieux ou outré, c'est parce qu'on ne l'a pas rattaché au phénomène social de la grande guerre, qui ruine l'Etat , décime le pays, appauvrit la masse. C'est le concentration institutionnelle de la Culture, rattachée à la politique, qui produit le sentiment arbitraire de l'identité collective, nationale. Et la tentation est forte de s'identifier à ces miroirs temporels qui déclenche des guerres, et des prérogatives nouvelles.

        Or Lao-Tseu à horreur de la violence, elle est l'aspect le plus outré du Yang, et il défend le Yin avec une éloquence qu'aucun autre sage ou mystique n'a jamais atteinte.

        Si donc la Culture est la cause de l'identité empirique et arbitraire d'un peuple, elle mène inévitablement à justifier la guerre, puisque elle fonde les différences entre les peuples, entre les princes. Tant qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre les petits Etats, ils ont peu de raison de combattre ; dès que chacun juge sa morale supérieure, ses coutumes mieux fondées, l'esprit vital s'empare de ces considérations pour légitimer la guerre, décréter l'expansion, massacrer l'étranger.

        La Culture fabrique des étrangers. Sans elle, les hommes se ressemblent suffisamment pour demeurer dans la coulée de la grande mère, pour vivre conformément à la Nature, les paysans entre eux, les aristocrates entre eux, évoquent puisque c'est leur devoir, quelques innocents problèmes concernant les limites véritables des frontières, des mariages les plus opportunistes.

     

     Tatarajan


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    Qui se dresse sur la pointe des pieds ne garde pas longtemps sa taille.

    Avec des enjambées trop grandes,on ne marche pas si loin.

    A s'exhiber, la réputation se perd.

    A s'imposer, on diminue l'autorité.

    A se vanter, on tue son propre mérite.

    Qui estime ses succès, cesse de se développer.

     

    Pour qui est le principe, toutes ces manières sont des rots.

    Elles sont à l'esprit ce qu'une indigestion est à l'estomac.

    Quiconque entre dans la voie du non-agir se dispense de faire ainsi.

     

        La preuve que la voie du non-agir se manifeste vraiment, c'est que l'individu n'est plus sollicité

    par les positions " narcissiques " à prendre vis-à-vis du monde extérieur. c'est le corpus de la psychanalyse qui a le mieux situer le narcissisme inconscient, source de blessures multiples.

        Quand l'individu ne souffre plus de se valoriser lui-même, qu'il ne cherche plus "à se pousser" en avant, il n'a plus besoin de l'aval, de l'approbation d'autrui pour se percevoir et s'apprécier lui-même.

        C'est le vrai signe que la plongée en soi-même a eu lieu, et libéré l'esprit cultivé de ses projections permanentes pour se faire valoir. Une fois que le narcissisme primaire à été décomposé, l'image soi-même par rapport aux autres n'est plus sans cesse projetée en avant pour plaire, séduire, convaincre, s'imposer, se justifier, se faire valoir, se disculper.

        C'est le dépassement du mimétisme grégaire, nourri par les institutions, qui joue sur les envies de prestige, le désir des honneurs, pour attirer les intelligences moyennes dans leurs circuits d'intrigues, de gratifications, de privilèges et de rivalités. Il n'y a rien là-dedans de conforme à la voie, et elle ne peut se révéler tout en continuant d'exciter les désirs mondains, le prosélytisme superficiel, la démagogie.

       C'est une des caractéristiques essentielles du développement de la Culture que de mettre en lice les individus pour s'enrichir, intriguer, gouverner. Le plus habile à la parole peut l'emporter, sans se soucier réellement du bien du peuple. Le plus habile à s'enrichire, car son souffle vital se polarise sur l'argent et les moyens de l'obtenir, peut parvenir à une place privilégiée, tout en se moquant de  l'économie de son pays, et sans redistribuer les richesses en donnant du travail à tous. Le bénéfice excessif nuit à l'intérêt collectif et sert la volonté individuelle. Se séparer de la médiocrité de la masse en suivant les modèles socio-culturels, paradoxalement, est une nuisance pour la société.

        Les modèles socio-culturels sont fondés sur l'émulation et les privilèges exorbitants qui découlent de parvenirs aux premières places du commerce, de l'industrie, du gouvernement, et aujourd'hui de la communication, nouveau pouvoir dangeraux et puissant.

        L'autre moyen de se séparer de la médiocrité de la masse est de chercher le principe, ainsi on se contente de peu sans exploiter personne, et les satisfactions naissent d'avoir retrouver l'ordre, qui procède lui-même de la conformité au Principe du Tao. Il n'y a pas de limites dans les satisfactions intérieures et elle ne sont pas tributaire d'un bouleversement social, d'une chute professionnelle, ou de l'accès à un grade supérieur.

        L'autonomie est la découverte du Principe lui-même, qui permet de n'être aucunement affecté par des changements provisoires qu'impose le contact avec les autres, la participation sociale, la compétitivité entre les compétences. La concurrence est bonne seulement sur le plan du commerce, où les monopoles sont sources d'abus. Sur les autres plans elle est nocive. Les êtres étant incomparables c'est  les gauchir de les forcer à se battre entre eux pour faire valoir leur savoir-faire. Plus on monte dans la hiérarchie sociale, plus le mensonge est habile, plus la malhonnêteté est discrète.

       La quête du pouvoir et la recherche de l'impunité narcissique est INFANTILE.

       Le vrai Tao  (de Natarajan) édition Interkeltia


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